Dernier article de l’année
2021 !
J’aurais bien aimé que ce soit
ma découverte manga de l’année, mais non, Platinum End, que j’ai
beaucoup aimé, ne détrônera pas Alice in Bordrland qui reste mon énorme
coup de cœur 2021 (pas seulement en manga, en toute fiction confondue).
Platinum End est écrit
et dessiné par le même duo que Death Note. Argument immédiat pour que
je le lise, mais aussi pour espérer une intrigue intéressante et des réflexions
profondes et bien amenées. Je n’ai pas été déçue : dans cette série, on
trouve une très longue réflexion sur le bonheur, une autre sur la religion et
son lien avec la science, et enfin une dernière sur le suicide. Oui, on passe
du bonheur au suicide. Mais ce décalage brusque fait partie de la trame du
manga.
L’intrigue est simple :
Dieu est sur le point de mourir, il envoie donc sur Terre treize anges choisir
treize candidats à sa succession. Les anges choisissent parmi les humains qui
sont sur le point de se donner la mort : puisqu’ils veulent quitter cette
Terre, c’est sans doute qu’ils ne sont pas satisfaits de l’œuvre de Dieu, ils
sont donc les mieux placés pour la changer. Chaque ange, selon son rang, peut
donner à son candidat soit des ailes, soit une flèche rouge rendant amoureux
quiconque est touché, soit une flèche blanche donnant la mort. Dieu observera
ces treize candidats pendant plus de deux ans, avant de choisir. Mais il n’aura
pas besoin d’attendre si longtemps : dès les premier jour, un des
candidats pense pouvoir facilement devenir Dieu en éliminant tous ses
concurrents.
On retrouve très vite les
créateurs de Death Note, à la fois dans les dessins, les personnages et la
façon dont les thèmes sont abordés. Si Death Note annonçait un débat
évident sur la justice, dès le premier tome, avec deux personnages opposés se
réclamant tous deux de cette même justice, ici nous avons, de façon un peu
lourde mais pas désagréable, le thème du bonheur vite amené. On retrouve aussi
plusieurs personnages très semblables : les dieux qui accompagnent les
humains, le personnage qui veut tuer ceux qui s’opposent à lui, l’asocial
ultra-intelligent mais incapable de comprendre les sentiments humains, etc. On
est donc à la fois dans une histoire originale (au sens de nouvelle, par
rapport à ce qu’on connaît de ces auteurs) et dans un milieu où on reconnaît
les codes et où on a ses repères. Le mélange marche bien.
Vous me verrez sûrement en
reparler d'un point de vue plus philosophique, parce qu'il y a beaucoup de choses à en dire. Suffit-il d’obtenir tout ce que l’on
désire pour être heureux ? Le bonheur est-il le but de la vie, ou comme le
disait Aristote, le « souverain bien », l’objectif de toutes nos
actions ? Est-ce l’homme qui a créé Dieu ou Dieu qui a créé l’homme ?
Dieu rejette-t-il le suicide parce que le suicide est immoral ou considère-t-on
que le suicide est immoral parce que Dieu l’a interdit ? Et bien sûr, d’autres
questions que l’on connaît déjà, comme : peut-on sacrifier un million de
personnes pour le bien des 7 milliards restant ?
J’ai vu une vidéo intitulée :
Platinum end : l’anti-Death Note ? C’est pourquoi j’ai intitulé ainsi
mon article. Mais je ne pense pas que ce soit un « anti » Death Note.
Au contraire, on pourrait y voir sa suite : Kira voulait devenir Dieu. Mais
que se serait-il passé s’il avait été l’un de ces candidats ? Que se
serait-il passé s’il avait vraiment atteint le rang de Dieu ?
Une belle découverte, dans un
format que j’apprécie (14 tomes, à peu près autant que Death Note, et c’est
vraiment bien, parce que je n’aime pas les fictions qui s’étendent
artificiellement sur trop de tomes, je finis toujours pas m’ennuyer). Et vu qu’il
n’est pas très long, je peux vous le recommander sans aucune réserve !
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