samedi 19 février 2022

MangaCafé V.2 : 2 jours de mangas non-stop !


Bonjour à tous !

 

Me voilà rentrée de mes 3 jours improvisés à Paris (improvisés, parce qu’ils ont été décidés au dernier moment, à la suite de l’annulation de ce qu’on aurait vraiment dû faire cette semaine…) et sur 3 jours, j’en ai passé deux au MangaCafé V.2 ! (oui c’est son nom…)

 

Qu’est-ce que le MangaCafé V.2 ? Un endroit génial : au rez-de-chaussée, immense boutique qui fait à la fois librairie (mangas et livres sur le japon) et épicerie japonaise ; au premier étage, un bibliothèque spécialisée dans les mangas (18 000 références d’après leur site). Pour accéder à la bibliothèque, c’est 3 euros l’heure (20 euros le pass journée si vous comptez y rester), avec boissons à volonté. Avant le covid, ils faisaient même restaurant japonais. Ce n’est malheureusement plus le cas, mais on peut quand même y passer la journée et manger dans la bibliothèque, puisqu’on peut acheter dans l’épicerie des ramen instantanés et prendre de l’eau chaude au distributeur de boissons pour les préparer.

 

Voilà pour la présentation générale ! J’y suis donc restée deux jours, j’ai eu le temps de lire plein de mangas et même si vous pouvez déjà trouver mes avis sur mon bookstagram (Instagram : @carolinegiraud_lectures), je vais tout rassembler dans cet article. Voici donc mes lectures des deux jours, entourée de café, ramen et chips Demon Slayer.

 

Ne mangez pas ces ramen, c'est beaucoup trop pimenté,
je sentais plus ma bouche

Puisqu’on parle de Demon Slayer, j’ai lu trois tomes supplémentaires (du 12au 14). C’était la fin du combat contre la 6e lune supérieure et la riposte des autres lunes. Le combat a un peu trainé, mais la suite était amusante, et de toute façon, ce manga se lit bien.

 


Passons à la série horreur gore. J’en ai lu deux différents. Les histoires m’intriguaient et comme ce n’est pas mon style, je ne les aurais pas achetés, alors j’en ai profité pour les lire sur place. Il s’agit de Dead Tube, une course aux vues dans un Youtube alternatif où celui qui obtient le moins de vues devra assumer les conséquences des crimes que tous les autres DeadTubers ont commis pour faire leurs vidéos. Le concept est assez sympa, le style est moins dans mon genre. J’ai quand même bien aimé le deuxième axe avec un assassin caché parmi les joueurs, comme un loup-garou taille réelle, mais j’ai abandonné au troisième. Ma deuxième lecture horreur est Killer instinct, où plusieurs individus se retrouvent prisonniers d’un bâtiment avec seulement de l’eau, un hachoir et une marmite. Pas de nourriture. Qui sera le premier à craquer et manger un des sept autres ? Il n’y avait malheureusement que les trois premiers tomes, et c’est dommage parce que je suis quand même intriguée par la façon dont ça finira.

 

Et le coup de cœur de la semaine, c’est Real Account (que j’avais déjà repéré avant, et j’espérais justement le trouver ici pour le lire). C’est un énième jeu de survie, mais dans celui-là, les jeux s’inspirent des réseaux sociaux. Ça va de la course aux likes à Pokémon go, dans le dernier tome que j’ai lu. A cela s’ajoute des intrigues secondaires assez sympa sur le clonage humain.  


J’ai également lu le premier tome de Seraph of the end. Le premier seulement parce que c’était juste avant de partir : je me suis retrouvée coincée dans Real account parce qu’ils n’avaient pas le 10. Je lirai peut-être la suite si j’en ai l’occasion. J’ai beaucoup l’ambiance et le design des personnages, mais le personnage principal est particulièrement pénible (comme je l’ai dit sur instagram, on dirait un gosse de 7 ans qui fait semblant d’en avoir 15).

 

Un très bon moment donc, et je continue ma lecture de Real Account. Je regrette vraiment de ne pas avoir ça à côté de chez moi… j’ai quand même un livre sur les mangas à écrire, alors j’aurais vraiment aimé en avoir toujours 18 000 sous la main !


dimanche 13 février 2022

Je veux manger ton pancréas : un incroyable « fusil de Tchekhov »

 

Lecture commune proposée par le club manga que j’anime au lycée, j’ai lu pendant ce vacances le petit manga en deux tomes « Je veux manger ton pancréas » (pour me mettre à jour et ne pas me ridiculiser devant mes élèves)

 

Comme pour toutes mes lectures, j’ai écrit un petit avis sur mon compte Instagram (@carolinegiraud_lectures) mais pour les coups de cœur, j’ajoute toujours un article sur le blog. Je vais donc parler aujourd’hui du détail qui m’a le plus marquée dans cette lecture : le fusil de Tchekhov.

 

Rassurez-vous, aucun fusil dans ce manga. Contrairement à ce que le titre laisse penser, pas de cannibales non plus (juste une petite mention au début !) C’est l’histoire d’une fille atteinte d’une maladie du pancréas qui vit ses derniers mois en compagnie de son nouvel ami. La première page mentionne ses funérailles, le reste est en flah-back. Aucun suspense, donc ! Et pourtant… j’ai été très surprise par la fin. Je vais essayer de ne pas spoiler, mais vu le thème de l’article, si vous avez peur de comprendre quelque chose trop vite, ne lisez pas l’article. Mais je ne dirai même pas quel est ce fameux fusil de Tchekhov, seulement qu’il y en a un. Après il y a un risque que vous le deviniez à la lecture… Fin des avertissements !

 

Pour ceux qui ne connaissent pas, le fusil de Tchekhov est un procédé dramaturgique (attribué à l’écrivain Anton Tchekhov, mais vu le nom, vous vous en doutez) selon lequel chaque détail mémorable dans un récit de fiction doit être nécessaire. Concrètement, ça veut dire que si un élément dans une scène est assez visible et remarquable pour ne pas être oublié par le spectateur, cet élément doit avoir une utilité dans la suite de l’histoire. Pourquoi parler de fusil ? Parce que c’est l’exemple que prend Tchekhov : « si dans le premier acte vous dites qu’il y a un fusil accroché au fur, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au second ou au troisième acte. S'il n'est pas destiné à être utilisé, il n'a rien à faire là. »

 

La situation est claire : si un élément vous semble assez important pour que vous vous demandiez « pourquoi on me parle de ça ? », ça signifie qu’il aura un rôle important à jouer dans la suite. Or, ce « fusil de Tchekhov », il y en a bien un dans Je veux manger ton pancréas. J’ai même eu exactement la réaction que je vous décris : je me suis demandé pourquoi, parce que ça ne semblait pas être dans le thème. Et ça avait son rôle… et malgré une fin annoncée dès la première page, j’ai été surprise.

 

Malgré le coup de cœur, je veux quand même préciser que je n’ai pas tout aimé dans le manga. En particulier, j’ai tendance à être vite agacée par des niaiseries du type « sens de la vie » et « vivons tous heureux c’est merveilleux » etc., peut-être (et sûrement !) parce que j’imagine déjà quinze personnes derrière moi en train de marteler « eeeeh c’est philosophiiiique heeeeeein ! » (par pitié, laissez la philosophie tranquille, et double par pitié, si vous aimez la philosophie de l’existence tant mieux pour vous, mais c’est une toute petite partie et que je trouve totalement inintéressante, autant qu’un sixième qui joue de la flûte dans le domaine de la musique en général). Je reconnais quand même avoir été assez prise par l’histoire pour passer outre. A vrai dire, je sais que ces passages y sont, mais je n’ai même plus d’exemples précis à donner. J’ai presque envie de vous dire de ne pas avoir peur de la niaiserie : elle passe assez bien même quand on ne peut pas le supporter.