samedi 22 mai 2021

Le 100e article !

 

Bonjour à tous et merci d’avoir cliqué sur le lien du… 100e article du blog !

 

Et si vous découvrez le blog, ce sera l’occasion d’avoir un petit récapitulatif des articles qu’il faut aller lire (ou relire).

 

Commençons par un peu de nostalgie. Le blog a été créé en juin 2016 (ce qui signifie qu’il m’a fallu 5 ans pour écrire 100 articles, exactement… mais aussi qu’en plus des 100 articles nous fêtons les 5 ans du blog !) Le tout premier article était un récapitulatif de quelques thèses d’auteurs par thème pour aider au bac de philo. En effet, en 2016, je venais d’avoir le CAPES (le 8 juin pas encore, je ne sais même pas si j’avais déjà passé les oraux !) et je venais de publier mon premier roman en autoédition complète. (Traduction : c’était le premier livre entièrement autoédité, pour lequel j’avais fait la mise en page, la couverture, la quatrième de couverture…) Il s’agit bien sûr… non pas de La Loi de Gaia qui est sorti un mois plus tard, mais de Si la parole était d’or.

 

Aujourd’hui, je peux l’avouer, le roman que je voulais publier, c’était La Loi de Gaia. Mais j’avais mis tellement de passion dans son écriture que je ne voulais surtout pas qu’il soit mal édité. J’avais eu de mauvaises expériences avec mes romans précédents, alors j’ai lancé un lièvre. Le lièvre Si la parole était d’or n’a en fait servi qu’à « tester » Bookelis. Je voulais voir si j’allais apprécier la plateforme et son fonctionnement pour ne pas gâcher La Loi de Gaia. Test réussi, puisque je suis toujours chez eux cinq ans plus tard !

 

De La Loi de Gaia à Philosophe Pikachu ! il y a eu un roman, deux essais et 6 nouvelles. Trois passages dans le top 10 d’Amazon (pour La Loi de Gaia, et les nouvelles : Les étudiantes fauchées ne prennent pas le taxi et Le tatouage d’Amanda). La création d’un podcast, Geekosophie Magazine.

 

Mais ne parlons plus de mes livres, j’aimerais plutôt mettre en avant ceux des autres. Pendant ces cinq ans, j’ai fait de belles découvertes que je repartage avec vous (je me force à n’en choisir que 5, de toute façon toutes mes chroniques sont sur cette page) :

La Locataire

Réincarnation Blues

Neuroland

#Murder

Les poètes morts n’écrivent pas de romans policiers

 

Ensuite, je vous propose la liste des 5 articles les plus lus du blog :

1 - "Le cheval et l'âne" de La Fontaine

2 - Mes 10 livres préférés

3 - "Les Mains sales" de Jean-Paul Sartre

4 - "Des étoiles dans le caniveau" d'Anna Circé

5 - "Notre Dame de Paris" de Victor Hugo

 

Et pour finir, quelques articles que je veux remettre en avant, soit parce que je les aime bien, ou parce qu’ils représentent bien l’esprit de mon blog :

- La série d’articles : Les footballeurs passent le bac dont voici le premier.

- « Contre la mode du commentaire constructif », que je ressors chaque fois que revient sur le tapis la question des « conseils pour progresser » donnés à des auteurs déjà publiés et affirmés dans le milieu.

- Une définition de la pop-philo, ou du moins ce que j’entends personnellement par pop-philo.

 

Merci à tous ceux qui me suivent depuis le départ (je ne vous cite pas parce que j’ai peur d’oublier quelqu’un, mais vous vous reconnaîtrez) et aux petits nouveaux. On se retrouve bientôt pour de nouveaux articles !

jeudi 20 mai 2021

La Sirène, sans queue de poisson, mais avec une belle voix !

 

Si cette lecture (la Sirène de Kiera Cass) me faisait envie depuis des années parce que j’aime bien les histoires de sirènes et que c’est assez rare dans les livres et les films, j’avais quand même peur que ce soit très niais. Une histoire d’amour entre ados qui se sont rencontrés une fois à la fac et pour qui c’est brusquement l’amour fou, je ne le sentais pas trop. Pourtant, j’ai été très agréablement surprise. J’avoue que je n’étais clairement pas le public visé et je maintiens ce que j’ai dit sur l’histoire d’amour. Si l’histoire avait été celle de personnages plus adultes, ça aurait clairement été un coup de cœur. Malgré tout, j’ai quand même vraiment bien aimé et je regrette peut-être un peu de ne pas l’avoir lu plus jeune… mais pas sûr que ça aurait réglé le problème, parce que plus jeune j’étais totalement insensible aux romances aussi.

 


Ce qui m’a beaucoup plus dans ce roman, c’est la création mythologique, l’adaptation qui a été faite du mythe des sirènes. Celles-ci reprennent l’idée d’attirer les marins dans l’eau grâce à leur voix pour les tuer. Toutefois, ce n’est pas pour se nourrir elles-mêmes des humains mais pour l’océan. Il s’agit en fait d’un sacrifice qui est fait pour le bien de l’humanité entière : les hommes ont besoin de l’océan pour survivre, mais l’océan se nourrit aussi des humains pour se maintenir. Une fois par an, ses sirènes provoquent donc un naufrage dont personne ne survit. Ainsi, l’océan reprend des forces et se maintient, ce qui permet la survie de tous les autres. C’est un cycle naturel, horrible mais en même temps indépassable. De temps en temps, une jeune femme victime d’un naufrage supplie qu’on lui laisse la vie sauve : elle peut alors rejoindre les sirènes pour cent ans. Une fois son devoir envers l’océan et le reste de l’humanité accompli, elle oublie tout et reprend une vie d’humaine dans de bonnes conditions.

 

Alors qu’elle a déjà servi l’océan pendant quatre-vingt ans, Kahlen rencontre Akinli. On a déjà, juste là, la première chose qui me fait sérieusement décrocher de la lecture d’un livre. J’ai vraiment du mal avec les romans qui ne mettent que des prénoms inventés ou originaux (sans doute une des raisons qui me détourne de la fantasy). Ça me donne toujours l’impression que l’auteur veut être original et qu’il n’a pas trouvé de meilleure façon de le faire. Bon, clairement, c’est ultra personnel et ça n’a aucune influence sur votre future lecture du livre. Ils tombent amoureux, un peu trop niaisement et rapidement à mon goût, après avoir parlé deux fois dans une résidence étudiante… enfin, Akinli a parlé, parce que Kahlen n’en a pas le droit : tous ceux qui entendent la voix d’une sirène sont irrémédiablement attirés par l’océan et meurent noyés. Un autre point assez sombre qui m’a beaucoup plu.

 

En conclusion, même si vous avez peur d’une histoire un peu trop jeunesse, je le recommande. Après tout, ce n’est pas parce que les personnages ont dix-neuf ans que ça ne peut pas vous plaire ! Et si jamais vous avez le même genre d’histoire à me conseiller, mais pour un public adulte, je suis preneuse !

vendredi 7 mai 2021

Cinder, la Cendrillon du futur !

 

Aujourd’hui, je viens présenter un gros coup de cœur pour le premier tome d’une saga de science-fiction. Oui, vous avez bien lu : une saga. Et oui, une fois n’est pas coutume, je vais la lire ! Une fois n’est vraiment pas coutume, je crois même pouvoir dire que je suis contente qu’il y ait d’autres tomes, parce que j’ai envie d’en lire d’autres comme celui-là !

 

Les réécritures modernes de Cendrillon ne sont pas rares. Après l’affreuse comédie musicale de Lââm, Cindy la Cendrillon des banlieues, voilà Cinder, la Cendrillon du futur ! Le scénario est assez classique de la science-fiction : un monde futuriste avec des robots, où Cinder est un cyborg : une jeune fille ayant certaines parties de son corps remplacées par des machines, suite à un grave accident. Elle est la propriété de sa belle-mère et vit avec ses deux demi-sœurs. Un bal est organisé par le prince, son pied-robot est trop petit et a tendance à tomber, et autres références amusantes que j’ai pris plaisir à reconnaître. Plus encore, un terrible virus ravage la population et les cyborgs sont utilisés pour tester des vaccins.

 


Dans ce monde existe un autre peuple que celui des terriens : les lunaires, qui ont des pouvoirs magiques et détestent la technologie. Un monde un peu à la Star Wars, entre la science-fiction et la fantasy, qui mêle les avancées technologiques et les pouvoirs fabuleux.

 

On retrouve aussi les questionnements classiques d’une œuvre de science-fiction : où est la limite de l’humain ? Peut-on faire des tests médicaux sur les cyborgs, puisqu’ils ne sont plus tout à fait humains ? De même, des questions proches des œuvres de dystopies ou postapocalyptiques ressortent : est-ce moralement acceptable de sacrifier quelques personnes pour le bien du plus grand nombre ? Faut-il sacrifier son bonheur personnel pour le bien de tous les autres ? 

 

Bref, rien de très original en fait, puisqu’on ne compte plus les réécritures de Cendrillon, les questionnements sur le transhumanisme ou les univers à la Star Wars, mais l’ensemble de tout ça fait quelque chose d’assez amusant et d’intéressant. Chaque tome reprend un conte en particulier, c’est pour ça que j’ai bien envie de lire les suivants ! (Mais n’imaginez pas que je vais me mettre brusquement à lire des sagas, c’est exceptionnel !)

samedi 1 mai 2021

Buffy, Willow, Dawn : face à la mort

 

Bonjour à tous et bienvenue sur le blog pour notre avant- dernier article sur la série Buffy contre les vampires. Pour cet avant-dernier article, il ne s’agira pas vraiment d’une analyse philosophique, mais simplement de quelques mots sur un épisode que j’aime bien, parce qu’il montre quelque chose d’intéressant. Il ne s’agit pas d’une vraie réflexion comme dans les deux épisodes que nous avons analysés dans les articles précédents (épisode muet et épisode musical).

 

Saison 7, épisode 7 : « Connivences » en français, mais le titre anglais est bien plus explicite : Conversations with dead people (conversation avec les morts). Dans cet épisode, Buffy, Willow et Dawn vont entrer en communication avec trois personnes décédées peu avant. Buffy, en pleine patrouille, tombe sur un jeune vampire qui la reconnaît aussitôt : ils étaient ensemble au lycée. Dawn, seule chez elle, se retrouve en pleine scène de film d’horreur : l’électricité fait des siennes, la télé refuse de s’éteindre, les portes claques, des silhouettes apparaissent. Willow, restée seule à la bibliothèque, voit apparaitre Cassie, une élève du lycée de Sunnydale, qui prétend venir avec un message de Tara.

 


Parallèlement à tout cela, Jonathan et Andrew, les méchants de la saison 6, reviennent à Sunnydale. Andrew est manipulé par ce qu’il pense être le fantôme de Warren, le dernier membre du Trio, tué par Willow à la fin de la saison précédente. Pour ouvrir la bouche de l’Enfer, Andrew va sacrifier Jonathan sur le sceau présent dans le sous-sol du lycée.

 

Si cet épisode est intéressant, c’est parce qu’au travers de ces quatre histoires, l’épisode illustre quatre attitudes que l’être humain peut avoir face à la mort. Buffy retrouve Holden, ancien camarade de lycée. Une fois qu’ils se sont reconnus, leur conversation va vite tourner à leurs souvenirs de lycée. Première réaction quand on pense à un être disparu : la nostalgie. Se rappeler les bons souvenirs, c’est une façon de mettre cette dure réalité à l’écart. Buffy et Holden vont beaucoup rire, avant de reprendre une conversation plus sérieuse : le rire, qui vient après-coup, quand on repense à des événements pénibles sur le moment, est une attitude classique de celui qui veut prendre de la distance avec le malheur. Vous connaissez peut-être le fameux « rire de Démocrite » : ce philosophe présocratique préconisant le rire comme remède face au malheur et à la folie du monde.

 

Dawn, de son côté, va  affronter la peur de la mort (même si dans, l’épisode, c’est plutôt la peur d’un mort). Les scènes de Dawn, nous l’avons dit, reprennent les codes d’un film d’horreur : l’électricité saute, mais la télévision et la radio restent allumées, le son de plus en plus fort. Des portes claquent et on voit des ombres et des silhouettes apparaître brusquement. Dawn, terrifiée, essaie de communiquer avec ce qu’elle pense être le fantôme de sa mère, qui est tourmenté par une présence démoniaque. Dans les livres de Willow, elle trouve un sortilège d’exorcisme. Après beaucoup de destructions et de blessures, elle parvient à chasser le démon et voit le fantôme de sa mère qui la met en garde contre Buffy. Tous les évènements vont provoquer, chez Dawn, la peur : d’abord l’inconnu, quand elle ne sait pas ce qui la persécute ; elle connaît ensuite la peur d’échouer à éloigner le démon, la peur de ne rien pouvoir faire pour sa mère ; enfin, une fois qu’elle parvient à parler au fantôme de sa mère, elle a peur que Buffy l’abandonne, comme le fantôme le lui prédit. Inconnu, impuissance, abandon des autres : trois caractéristiques de la mort, ou du moins de l’image que nous en avons.

 

Le dernier personnage à faire face à la mort est Willow. Cette fois, l’attitude mise en avant, c’est la tristesse. Cassie vient parler de Tara, pour qui Willow a tué Warren. Ce meurtre la trouble encore, elle craint de replonger dans la magie noire. Elle culpabilise, et Cassie (qui est en fait la Force, le grand méchant de la saison, capable de prendre l’aspect de n’importe quel mort) encourage cette culpabilité pour la pousser au suicide. Malgré son chagrin, c’est à cause de ça que Willow comprend que Cassie est un imposteur : jamais Tara ne l’aurait poussée au suicide, même pour lui éviter de sombrer dans le mal. Après la nostalgie et la peur, la tristesse est une attitude commune et évidente face à la mort et au souvenir de ceux que l’on a perdu. L’attitude de Willow est en fait à l’opposé de celle de Buffy : en repensant à ceux qui nous ont quittés, on peut soit être terrassé par le chagrin, comme Willow, soit éprouver de la nostalgie, et en rire, comme Buffy.

 


Enfin, l’aventure d’Andrew et Jonathan montre une dernière attitude face à la mort : le meurtre, ou le fait d’aller la chercher. Pourtant, le meurtrier Andrew va éprouver les mêmes émotions que celles présentées précédemment : la peur, à la fois de son geste et du fantôme de Warren qui le pousse à agir (fantôme qui, comme Cassie, est en fait la Force) puis la tristesse, quelques épisodes plus tard, quand il se rendra compte de son geste, d’avoir tué son seul ami.

 

Cet article sur la mort est terminé. La dernier article, qui sortira le mois prochain, comportera de nouveaux des références de philosophie classique, sur un thème qui me permettra d’introduire la prochaine série d’articles sur une autre série… mais pour l’instant, suspense !