Bonjour à tous et bienvenue
sur le blog pour notre avant- dernier article sur la série Buffy contre les
vampires. Pour cet avant-dernier article, il ne s’agira pas vraiment d’une
analyse philosophique, mais simplement de quelques mots sur un épisode que
j’aime bien, parce qu’il montre quelque chose d’intéressant. Il ne s’agit pas
d’une vraie réflexion comme dans les deux épisodes que nous avons analysés dans
les articles précédents (épisode muet et épisode musical).
Saison 7, épisode 7 :
« Connivences » en français, mais le titre anglais est bien plus
explicite : Conversations with dead people (conversation avec les
morts). Dans cet épisode, Buffy, Willow et Dawn vont entrer en communication
avec trois personnes décédées peu avant. Buffy, en pleine patrouille, tombe sur
un jeune vampire qui la reconnaît aussitôt : ils étaient ensemble au
lycée. Dawn, seule chez elle, se retrouve en pleine scène de film
d’horreur : l’électricité fait des siennes, la télé refuse de s’éteindre,
les portes claques, des silhouettes apparaissent. Willow, restée seule à la
bibliothèque, voit apparaitre Cassie, une élève du lycée de Sunnydale, qui
prétend venir avec un message de Tara.
Parallèlement à tout cela,
Jonathan et Andrew, les méchants de la saison 6, reviennent à Sunnydale. Andrew
est manipulé par ce qu’il pense être le fantôme de Warren, le dernier membre du
Trio, tué par Willow à la fin de la saison précédente. Pour ouvrir la bouche de
l’Enfer, Andrew va sacrifier Jonathan sur le sceau présent dans le sous-sol du
lycée.
Si cet épisode est
intéressant, c’est parce qu’au travers de ces quatre histoires, l’épisode
illustre quatre attitudes que l’être humain peut avoir face à la mort. Buffy
retrouve Holden, ancien camarade de lycée. Une fois qu’ils se sont reconnus,
leur conversation va vite tourner à leurs souvenirs de lycée. Première réaction
quand on pense à un être disparu : la nostalgie. Se rappeler les bons
souvenirs, c’est une façon de mettre cette dure réalité à l’écart. Buffy et
Holden vont beaucoup rire, avant de reprendre une conversation plus
sérieuse : le rire, qui vient après-coup, quand on repense à des
événements pénibles sur le moment, est une attitude classique de celui qui veut
prendre de la distance avec le malheur. Vous connaissez peut-être le fameux « rire
de Démocrite » : ce philosophe présocratique préconisant le rire
comme remède face au malheur et à la folie du monde.
Dawn, de son côté, va affronter la peur de la mort (même si dans,
l’épisode, c’est plutôt la peur d’un mort). Les scènes de Dawn, nous
l’avons dit, reprennent les codes d’un film d’horreur : l’électricité saute,
mais la télévision et la radio restent allumées, le son de plus en plus fort.
Des portes claquent et on voit des ombres et des silhouettes apparaître
brusquement. Dawn, terrifiée, essaie de communiquer avec ce qu’elle pense être
le fantôme de sa mère, qui est tourmenté par une présence démoniaque. Dans les
livres de Willow, elle trouve un sortilège d’exorcisme. Après beaucoup de
destructions et de blessures, elle parvient à chasser le démon et voit le
fantôme de sa mère qui la met en garde contre Buffy. Tous les évènements vont
provoquer, chez Dawn, la peur : d’abord l’inconnu, quand elle ne sait pas
ce qui la persécute ; elle connaît ensuite la peur d’échouer à éloigner le
démon, la peur de ne rien pouvoir faire pour sa mère ; enfin, une fois
qu’elle parvient à parler au fantôme de sa mère, elle a peur que Buffy
l’abandonne, comme le fantôme le lui prédit. Inconnu, impuissance, abandon des
autres : trois caractéristiques de la mort, ou du moins de l’image que
nous en avons.
Le dernier personnage à faire face
à la mort est Willow. Cette fois, l’attitude mise en avant, c’est la tristesse.
Cassie vient parler de Tara, pour qui Willow a tué Warren. Ce meurtre la
trouble encore, elle craint de replonger dans la magie noire. Elle culpabilise,
et Cassie (qui est en fait la Force, le grand méchant de la saison, capable de
prendre l’aspect de n’importe quel mort) encourage cette culpabilité pour la
pousser au suicide. Malgré son chagrin, c’est à cause de ça que Willow comprend
que Cassie est un imposteur : jamais Tara ne l’aurait poussée au suicide,
même pour lui éviter de sombrer dans le mal. Après la nostalgie et la peur, la
tristesse est une attitude commune et évidente face à la mort et au souvenir de
ceux que l’on a perdu. L’attitude de Willow est en fait à l’opposé de celle de
Buffy : en repensant à ceux qui nous ont quittés, on peut soit être
terrassé par le chagrin, comme Willow, soit éprouver de la nostalgie, et en
rire, comme Buffy.
Enfin, l’aventure d’Andrew et
Jonathan montre une dernière attitude face à la mort : le meurtre, ou le
fait d’aller la chercher. Pourtant, le meurtrier Andrew va éprouver les mêmes
émotions que celles présentées précédemment : la peur, à la fois de son
geste et du fantôme de Warren qui le pousse à agir (fantôme qui, comme Cassie,
est en fait la Force) puis la tristesse, quelques épisodes plus tard, quand il
se rendra compte de son geste, d’avoir tué son seul ami.
Cet article sur la mort est
terminé. La dernier article, qui sortira le mois prochain, comportera de
nouveaux des références de philosophie classique, sur un thème qui me permettra
d’introduire la prochaine série d’articles sur une autre série… mais pour
l’instant, suspense !
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