dimanche 6 décembre 2020

#Murder, entre rire et effroi

 

Extrêmement drôle et en même temps assez terrifiant sur ce que pourrait être la société, #Murder aura été sans aucun doute ma découverte de l’année (ça tombe bien, l’année est presque finie, il ne sera pas détrôné !)

 

Je ne pense pas que #Murder soit lui-même incroyablement exceptionnel et original. Au contraire, je pense que beaucoup y verront trop de thèmes vus et revus dans les dystopies jeunesse récente, et d’habitude je suis la première à me plaindre des thèmes ou scénarios vus et revus. Si j’ai adoré celle-là, c’est seulement grâce à un formidable hasard, qui a fait que tous mes intérêts, tous mes travaux d’études se retrouvent ici utilisés et détournés. Le cannibalisme dans un roman qui utilise aussi les princesses Disney… c’était inratable. Enfin, ça aurait pu l’être, mais ça ne l’est pas (raté).

 


#Murder est une dystopie, où la peine de mort (qui existe toujours aux Etats-Unis) ne se fait plus pas injection ou chaise électrique : la mort des criminels doit être un spectacle. Toujours plus innovant, plus cruel, plus spectaculaire : les condamnés sont envoyés sur l’île Alcathraz 2.0 où les attend un groupe d’une dizaine de bourreaux, ayant chacun sa spécialité. Ils ne savent pas combien de temps ils vont survivre (c’est le grand organisateur, le Postman, qui décide de quel bourreau doit tuer quel condamné et à quel moment), ni par qui ils vont se faire tuer. Et il y a du choix ! La cannibale qui fait bouillir ou dévore le condamné vivant, le faux producteur de films d’action qui va tuer véritablement l’acteur jouant la scène, Robin des bois et ses flèches… et, mon préféré même s’il n’apparaît pas longtemps, le prince Tranchant, qui s’occupe surtout des femmes, et les déguise en princesse Disney avant de les poursuivre dans un labyrinthe mortel. Toutes ces morts sont diffusées en direct sur internet et commentées par le public. La peine de mort est devenu un véritable buiseness : les bourreaux ont non seulement leur page sur les réseaux, mais leurs posters, leurs T-shirt, leurs goodies, leurs fans. Et il faut dire que, d’un point de vue social, ça fonctionne : le crime a incroyablement baissé depuis la création de l’application.

 

Mais voilà le problème : le crime a baissé, tellement baissé que pour pouvoir continuer à envoyer des condamnés sur Alcathraz 2.0 et ne pas perdre son commerce, le Postman va devoir inventer des criminels. Voilà comment Dee, une lycéenne, arrive sur l’île, après la mort de sa demi-sœur et un procès bidon qui l’a désignée coupable. Elle se réveille habillée d’une robe de Cendrillon, et sait tout de suite qu’elle sera une victime du prince Tranchant. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et, de révélation en révélation, nous allons découvrir l’île, les tueurs et les condamnés, et qui découvrent tous un point commun : … Non je ne vais pas le dire ! En plus du récit de Dee, il y a aussi des passages où l’on peut lire les commentaires des spectateurs sur les réseaux, accompagnés de complotistes qui ne croient ni aux exécutions, ni au système.

 

Si vous aimez les dystopies, je vous propose donc celle-là. Si vous aimez bien les détournements de contes en horreur (comme dans Les contes interdits mais juste pour le concept, ce roman ne vise pas le gore au même niveau que la collection des contes interdits), ça vous plaira sûrement aussi. Et pour le mystère, le suspense, les traitres, les survivants… allez-y !

(Et que vois-je à l’instant ? Il y a un Tome 2 ! Ah làlà c’est la première fois de ma vie que je suis aussi heureuse de voir un Tome 2)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire