Extrêmement drôle et en même
temps assez terrifiant sur ce que pourrait être la société, #Murder aura été
sans aucun doute ma découverte de l’année (ça tombe bien, l’année est presque finie,
il ne sera pas détrôné !)
Je ne pense pas que #Murder
soit lui-même incroyablement exceptionnel et original. Au contraire, je pense
que beaucoup y verront trop de thèmes vus et revus dans les dystopies jeunesse
récente, et d’habitude je suis la première à me plaindre des thèmes ou
scénarios vus et revus. Si j’ai adoré celle-là, c’est seulement grâce à un formidable
hasard, qui a fait que tous mes intérêts, tous mes travaux d’études se
retrouvent ici utilisés et détournés. Le cannibalisme dans un roman qui utilise
aussi les princesses Disney… c’était inratable. Enfin, ça aurait pu l’être,
mais ça ne l’est pas (raté).
#Murder est une dystopie, où
la peine de mort (qui existe toujours aux Etats-Unis) ne se fait plus pas
injection ou chaise électrique : la mort des criminels doit être un
spectacle. Toujours plus innovant, plus cruel, plus spectaculaire :
les condamnés sont envoyés sur l’île Alcathraz 2.0 où les attend un groupe d’une
dizaine de bourreaux, ayant chacun sa spécialité. Ils ne savent pas combien de
temps ils vont survivre (c’est le grand organisateur, le Postman, qui décide de
quel bourreau doit tuer quel condamné et à quel moment), ni par qui ils vont se
faire tuer. Et il y a du choix ! La cannibale qui fait bouillir ou dévore
le condamné vivant, le faux producteur de films d’action qui va tuer
véritablement l’acteur jouant la scène, Robin des bois et ses flèches… et, mon
préféré même s’il n’apparaît pas longtemps, le prince Tranchant, qui s’occupe
surtout des femmes, et les déguise en princesse Disney avant de les poursuivre
dans un labyrinthe mortel. Toutes ces morts sont diffusées en direct sur internet
et commentées par le public. La peine de mort est devenu un véritable buiseness :
les bourreaux ont non seulement leur page sur les réseaux, mais leurs posters, leurs
T-shirt, leurs goodies, leurs fans. Et il faut dire que, d’un point de vue
social, ça fonctionne : le crime a incroyablement baissé depuis la
création de l’application.
Mais voilà le problème :
le crime a baissé, tellement baissé que pour pouvoir continuer à envoyer des
condamnés sur Alcathraz 2.0 et ne pas perdre son commerce, le Postman va devoir
inventer des criminels. Voilà comment Dee, une lycéenne, arrive sur l’île,
après la mort de sa demi-sœur et un procès bidon qui l’a désignée coupable. Elle
se réveille habillée d’une robe de Cendrillon, et sait tout de suite qu’elle
sera une victime du prince Tranchant. Mais tout ne va pas se passer comme prévu
et, de révélation en révélation, nous allons découvrir l’île, les tueurs et les
condamnés, et qui découvrent tous un point commun : … Non je ne vais pas
le dire ! En plus du récit de Dee, il y a aussi des passages où l’on peut
lire les commentaires des spectateurs sur les réseaux, accompagnés de
complotistes qui ne croient ni aux exécutions, ni au système.
Si vous aimez les dystopies,
je vous propose donc celle-là. Si vous aimez bien les détournements de contes
en horreur (comme dans Les contes interdits mais juste pour le concept, ce
roman ne vise pas le gore au même niveau que la collection des contes
interdits), ça vous plaira sûrement aussi. Et pour le mystère, le suspense,
les traitres, les survivants… allez-y !
(Et que vois-je à l’instant ? Il y a un Tome 2 ! Ah làlà c’est la première fois de ma vie que je suis aussi heureuse de voir un Tome 2)
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