Maintenant que je me suis
reconvertie en auteur de pop-philo, après avoir laissé de côté des romans, c’est
un plaisir de trouver le même genre d’initiatives dans d’autres domaines d’étude.
En particulier, le super Pop&Psy de Jean-Victor Blanc, qui m’a
beaucoup appris, et m’a donné une idée de l’utilité que peuvent avoir de tels
livres de vulgarisation quand on y connaît pas grand-chose.
L’objectif principal du livre
est de contrer les préjugés les plus ancrés au sujet des troubles psychiques et
de l’exercice de la psychiatrie. Je ne dirai pas que ça fonctionne, car
malheureusement il ne suffit pas de quelques discours pour détruire un préjugé :
par définition, le pré-jugé n’est pas un jugement, c’est avant
même le jugement. Mais à défaut de marcher, je pense que c’est un excellent
livre pour ceux qui n’oseraient pas se poser la question de leurs troubles, par
peur du jugement des autres.
Beaucoup de sujets sont
abordés, qui résonneront certainement pour ceux qui auraient été atteints de
tels troubles psychiques, qu’ils s’en soient sortis ou non. La peur des
psychiatres, d’être catégorisé comme « fou » si on va les voir ;
les discours dévastateurs contre la dépression, de ceux qui ne font pas la
différence entre un « coup de mou » et un véritable trouble mental
qui paralyse complètement le patient et l’empêche d’agir ; les rejets des
soins même, de l’antidépresseur à l’ETC. Et le pire de tous peut-être, les
troubles apparaissant à l’adolescence, souvent mis par les parents et l’entourage
sur le compte de la « crise d’ados », la peur de la part des parents
d’être stigmatisés comme « mauvais parent n’ayant pas réussi à rendre heureux
ses enfants » s’ils osaient l’amener chez un psychiatre, ou même juste un
psychologue (j’ai connu ça ! et je n’ai jamais vu le moindre psychologue
quand j’étais ado^^)
Tout est clairement expliqué,
sûrement parfois simplifié, mais je pense que ce livre donne une bonne vue d’ensemble
sur les troubles les plus fréquents. Et oui, après ça, je serai moins tentée d’utiliser
à tort les termes de « bipolaire », « schizophrène », ou « dépressif »…
quoi que ce dernier, je ne l’ai jamais utilisé d’une telle manière. Et comme le
dit l’auteur, si les discours ne sont probablement pas très efficace pour
éradiquer les préjugés, peut-être que l’art l’est : après tout, c’est par
le cinéma et la littérature qu’on soulève le mieux les problèmes de discrimination.
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