mercredi 8 juillet 2020

La pop-psy, miroir de la pop-philo


Maintenant que je me suis reconvertie en auteur de pop-philo, après avoir laissé de côté des romans, c’est un plaisir de trouver le même genre d’initiatives dans d’autres domaines d’étude. En particulier, le super Pop&Psy de Jean-Victor Blanc, qui m’a beaucoup appris, et m’a donné une idée de l’utilité que peuvent avoir de tels livres de vulgarisation quand on y connaît pas grand-chose.



L’objectif principal du livre est de contrer les préjugés les plus ancrés au sujet des troubles psychiques et de l’exercice de la psychiatrie. Je ne dirai pas que ça fonctionne, car malheureusement il ne suffit pas de quelques discours pour détruire un préjugé : par définition, le pré-jugé n’est pas un jugement, c’est avant même le jugement. Mais à défaut de marcher, je pense que c’est un excellent livre pour ceux qui n’oseraient pas se poser la question de leurs troubles, par peur du jugement des autres.



Beaucoup de sujets sont abordés, qui résonneront certainement pour ceux qui auraient été atteints de tels troubles psychiques, qu’ils s’en soient sortis ou non. La peur des psychiatres, d’être catégorisé comme « fou » si on va les voir ; les discours dévastateurs contre la dépression, de ceux qui ne font pas la différence entre un « coup de mou » et un véritable trouble mental qui paralyse complètement le patient et l’empêche d’agir ; les rejets des soins même, de l’antidépresseur à l’ETC. Et le pire de tous peut-être, les troubles apparaissant à l’adolescence, souvent mis par les parents et l’entourage sur le compte de la « crise d’ados », la peur de la part des parents d’être stigmatisés comme « mauvais parent n’ayant pas réussi à rendre heureux ses enfants » s’ils osaient l’amener chez un psychiatre, ou même juste un psychologue (j’ai connu ça ! et je n’ai jamais vu le moindre psychologue quand j’étais ado^^)



Tout est clairement expliqué, sûrement parfois simplifié, mais je pense que ce livre donne une bonne vue d’ensemble sur les troubles les plus fréquents. Et oui, après ça, je serai moins tentée d’utiliser à tort les termes de « bipolaire », « schizophrène », ou « dépressif »… quoi que ce dernier, je ne l’ai jamais utilisé d’une telle manière. Et comme le dit l’auteur, si les discours ne sont probablement pas très efficace pour éradiquer les préjugés, peut-être que l’art l’est : après tout, c’est par le cinéma et la littérature qu’on soulève le mieux les problèmes de discrimination.

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