Bonjour !
Maintenant que les vacances sont commencées, les résultats des examens divers
et variés tombés, certains d’entre vous auront peut-être envie de profiter de
ce beau soleil pour se mettre à écrire un merveilleux roman qui vous fera vous
émouvoir vous-même, et c’est une très bonne chose ! J’aimerais beaucoup
être à votre place, si vous saviez ! Parce que pour le moment, en pleine
promotion pour mes deux romans tout juste sortis, et encore à fond dans
l’histoire de La Loi de Gaia (qui
m’émeut moi-même énormément, si vous saviez !...), je n’ai pas beaucoup
d’inspiration pour me lancer dans un nouveau roman, ni même pour en reprendre
un vieux.
Malgré tout, à
force de lire et de relire La Loi de Gaia,
j’ai eu envie de vous livrer mon secret : quelle est la touche finale que
je porte à mes livres et qui me permet de m’émouvoir moi-même ? Bon,
évidemment, avec les livres bien déprimants que j’écris, c’est facile. Mais il
y a quand même quelque chose dont je veux parler ici, un petit
« truc » d’écriture qui ne vient pas de moi, mais d’un blog ou site
que j’ai perdu de vue depuis longtemps. Je ne me souviens plus du tout de
l’endroit où j’ai pu trouver ce conseil d’écriture, et d’ailleurs je l’ai bien
arrangé à ma façon depuis. Je vais donc vous exposer ma version re-trafiquée du
secret du roman magique (il ne sera peut-être magique que pour vous, mais
qu’importe ? c’est un formidable moment d’écriture) : ce moment de
réécriture des « temps forts » de votre livre.
D’abord,
qu’est-ce qu’un temps fort ? Je vais, sans trop spoiler évidemment,
prendre exemple sur ceux de La Loi de
Gaia (que j’abrègerai à partir de maintenant en « Gaia », parce
que je suis une grosse flemmarde et n’ai pas envie d’écrire le titre en
entier). Un temps fort, c’est un moment très important dans l’intrigue. En
général, je me force à en trouver cinq, parce que cinq, c’est joli. Ces temps
forts se cherchent une fois que le premier jet du roman est fait,
évidemment : vous relisez votre roman écrit, et vous identifiez les temps
forts. Ceux de la loi de Gaia sont donc :
1. Le
chapitre 5.
2. Le
chapitre 8.
3. Le
chapitre 12.
4. Le
chapitre 17.
5. Le
chapitre 19.
Ben oui, je vous
ai dit que je n’allais pas spoiler. Donc je donne juste le numéro des chapitres
où j’ai identifié un temps fort. Je peux justifier un minimum ces choix,
toujours sans spoiler : dans le chapitre 5 se trouve le véritable
démarrage de l’histoire, avec la première action. Au chapitre 8, le début des
problèmes. La chapitre 12 est pile au milieu du livre et représente ce que je
pourrais appeler le « point de non-retour » : le départ de la
catastrophe qui s’intensifiera jusqu’au bout. Et pour les deux autres, ils sont
trop à la fin pour que j’en parle (le 19 étant évidemment le dénouement…) Le
temps fort n’est pas le chapitre entier : c’est un petit passage dans le
chapitre. Pour prendre l’exemple du chapitre 5, celui qui vous spoilera le
moins, ce n’est pas le chapitre entier mais seulement le moment où les
partisans entrent dans la librairie où se trouvent Sarah et Milian. En
revanche, c’est le chapitre 12 entier que j’ai pris comme temps fort, et que j’ai
entièrement réécrit… car oui, il s’agira de réécrire. C’est là que nous passons
à l’étape suivante.
Voilà donc pour
la définition du temps fort. Maintenant, à quoi sert-il ? A vous faire
pleurer votre race devant votre propre livre ! A rendre votre livre
exceptionnel. Ce que vous devez faire, c’est faire en sorte que ces cinq
moments soient de grands moments de votre livre, et même de tous les livres et
nouvelles et pièces de théâtre et ce que vous voulez que vous aurez écrit.
Faites que vous vous souviendrez toujours de ces cinq passages que vous aurez
désignés pour être les piliers de votre livre.
Alors, comment
fait-on ? Petite stratégie que j’ai trouvée sur un site Internet :
prendre le passage, le relire, et déterminer dix façons de le rendre meilleur. Faites
vraiment l’effort d’aller jusqu’à dix, parce qu’en général les meilleures
choses seront dans les dernières que vous trouverez, parce que vous aurez
creusé bien profond dans votre tête. Le site internet sur lequel j’avais trouvé
cette astuce proposait de prendre un des dix points sélectionnés, et de
réécrire le passage en fonction. Moi, j’ai décidé d’y aller à fond : je
réécris le passage en fonction des dix points que j’ai notés pour l’améliorer.
Et oui, je les prends tous en compte ! Les points à améliorer peuvent être
très variés. Il peut s’agir du style (chapitre 19, par exemple, j’ai pris soin
de filer une longue métaphore qui n’était pas là avant) ou sur le déroulement
de l’intrigue (chapitre 5, quelques modifications dans l’ordre des événements
pour que ce soit plus crédible et plus effrayant.) Cela peut être aussi une
façon de montrer l’intérêt du passage dans le livre entier (chapitre 8,
plusieurs références à la différence entre les civils et les tatoués
représentés ici par Kagan et Sarah). Ou alors, comme je l’ai suggéré,
reconstruire un chapitre entier pour mettre en avant le temps fort du chapitre
(chapitre 12 que j’ai entièrement refait pour amener la baston entre… naaaan je
ne vous dirai rien).
Et une fois que
vos passages sont réécrits, laissez passer deux-trois mois, et relisez !
Vous serez plus en mesure de voir s’il y a un problème. En tout cas, j’espère
que ce petit conseil vous permettra de prendre autant de plaisir de moi à l’écriture
des meilleurs passages de votre livre…
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