Un simple signe "infini" sur fond blanc, un peu stylisé, bleu. Il n'y a rien de plus sur la couverture de Reincarnation Blues, de Michael Poore. Et pourtant, c'est ce qui m'a attirée en premier. Comme toujours, non ? Une simplicité qui m'a rappelé mes propres couvertures. Et puis, peu à peu, la découverte d'un texte magnifique, une longue réflexion sur l'homme, ses limites, ses croyances, sur la religion et les entités surnaturelles, sur le bien et le mal…
C'est l'histoire de Milo. "Milo" est le nom général d'une âme, qui a parfois incarné un homme, parfois un guerrier, une femme, un insecte, un enfant mort dans ses dix premières années… Parfois au Moyen-Âge, parfois en Inde, parfois dans le futur, sur un satellite de Jupiter. Une fois sa première vie achevée, il a découvert ce qu'il y avait après la mort… ou plutôt qui était la mort, puisqu'elle porte le nom de Suzie, et qu'il en est tombé amoureux. Mais chaque fois, il faut se réincarner, vivre une nouvelle vie… A l'approche de sa dix-millième existence, Milo se retrouve face à une terrible vérité : une fois ce nombre de vies atteint, il faudra soit atteindre la perfection, soit disparaître à jamais.
Nous avons donc le récit des cinq dernières vies de Milo, ainsi que ses passages dans l'au-delà. L'écriture est souvent légère et ironique, ce que j'ai particulièrement apprécié. Et bien sûr, en fond, il y a cette question : qu'est-ce que la perfection ? Comment un homme peut-il l'atteindre ? Car c'est bien le but que poursuit Milo, sous peine de disparaître : il doit avoir une existence parfaite, et échoue continuellement. Et bien sûr, sans rien dévoiler, je ne peux m'empêcher de dire un mot sur la fin de l'histoire, qui va dévoiler ce que l'on nommerait le "Paradis" : quelle récompense à celui qui aura atteint la perfection ? A quoi ressemble le bonheur éternel ? Il faudra atteindre la dernière page pour que soit révélé ce secret si simple, et si beau en même temps.
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