Le livre voyageur, passé chez sa deuxième
lectrice, est déjà reparti à un nouvel endroit de France. Avant d’en savoir
plus sur ce nouveau voyageur, je vous propose une petite interview de notre
deuxième lectrice, qui est également auteur de Cosmogonie, un roman de science-fiction dont vous pouvez en
apprendre davantage à cette adresse : http://www.cosmogonies.org/
N’hésitez pas à passer sur son blog, et à
la suivre sur Twitter (@MarilyneWalker_) et sur Facebook (www.facebook.com/Cosmogonies)
Et passons sans plus tarder à
l’interview !
Bonjour
Marilyne, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour ! Pas facile de se décrire en
quelques mots, mais je vais essayer ! Je dirais que je suis une ‘rêveuse
déterminée’. Ces deux mots contradictoires résument un peu ma personne :
mon esprit est très porté sur le monde de l’imaginaire, pourtant je suis très
active et décisive dans ma vie ‘éveillée’. Cette attitude m’a amenée à vivre à
l’étranger dans une dizaine de pays les dix-sept dernières années, pour suivre
mon travail et mes passions, notamment la poursuite des éclipses solaires.
Avant
de vous présenter en tant qu’auteur, pourriez-vous dire quelques mots sur vous
en tant que lectrice ? Quel genre de livre aimez-vous lire ? Y a-t-il
un livre que vous aimez beaucoup et que vous aimeriez conseiller ?
J’aime beaucoup… beaucoup de livres !
J’ai grandi en lisant de la science-fiction, notamment Asimov, Frank Herbert,
Ray Bradbury, puis Stephen King et Barjavel. Plus tard, durant ma longue
expatriation, j’ai principalement lu des auteurs anglophones en VO. L’un de mes
préférés est Michael Marshall Smith, avec ses œuvres de science-fiction
(maintenant traduites et disponible en français sous les titres :) ‘Avance
Rapide’ et ‘La proie des rêves’. Un autre est Neal Stephenson, pour ses
premières œuvres, traduites sous les titres ‘Le samouraï virtuel’ et ‘l’Age de
diamant’. J’ai adoré les nouvelles de Ted Chiang, que je recommande vivement.
José Carlos Somoza aussi est absolument incontournable, ses œuvres, qui m’ont
complètement happée, sont aujourd’hui traduites et publiées chez Actes Sud. Et
bien sûr Haruki Murakami, dans un registre plus poétique.
Passons
à votre parcours en tant qu’auteur. D’après votre blog, vous avez une façon
très particulière d’écrire un roman : vous privilégiez apparemment une
construction rigoureuse et intelligente qui a malheureusement tendance à
disparaître. Peux-tu nous en dire plus ?
Il est crucial qu’une histoire soit bien
construite, et je pense que c’est encore plus vrai dans le domaine de la SFFF.
Cela peut paraître paradoxal, dans la mesure où les domaines de l’imaginaire proposent
une infinité de possibilités – pourtant,
comment faire voyager le lecteur dans un univers décalé, dans d’autres
mondes, s’il n’arrive pas à y croire ? Une précision de travail accrue est
nécessaire, pour qu’un scénario puisse porter une histoire imaginaire jusqu’au
point final. J’ai trouvé cette étape de construction d’autant plus difficile,
que j’étais moi-même transportée par l’univers de Cosmogonies – mais, gare aux
raccourcis ! L’attention au détail est essentielle pour obtenir cette
‘crédibilité relative’, qui permet à l’auteur de conserver toute l’attention du
lecteur durant les divers rebondissements de l’histoire. J’ai travaillé
périodiquement sur Cosmogonies pendant 6 ans : le plus difficile n’a pas
été d’écrire le livre, mais de l’éditer, de limiter son univers, pour donner plus
de force à la trame principale.
Quelle
a été la réception de votre roman ? Avez-vous été déçue par certaines
lectures qui seraient passées à côté d’une de vos nombreuses thématiques ?
La réception de Cosmogonies a été dans son
ensemble très bonne. J’ai été ravie de voir que des lecteurs très différents,
parfois peu portés sur la science-fiction, ont ‘accroché’ à l’histoire. Je
pense que ceci est dû à la dichotomie du récit, qui mêle l’histoire de Mélodie,
sur Terre, à l’épopée de Jog et Alias, qui traversent l’univers pour mener à
bien leur mission universelle.
Les messages que j’ai voulu faire passer
dans Cosmogonies sont profondément humains et d’actualité, ce qui a sans doute
permis aux lecteurs de s’identifier aux personnages. Au vu des retours, le
message le plus important est passé et le livre a poussé les lecteurs à
réfléchir aux questions que j’ai voulu soulever : je n’en demande pas
plus.
Vous
expliquez également de quelle façon vous en êtes venue à l’autoédition.
Qu’est-ce que ce choix vous a finalement apporté ?
Ce choix m’a permis de découvrir une
communauté bienveillante bourrée de talent, dont j’ignorais l’existence. Les
ventes ne sont pas aussi nombreuses que dans l’édition traditionnelle, mais les
opportunités de découvrir d’autres auteurs autant passionnés que moi est une
chance extraordinaire, qui me pousse de l’avant vers l’amélioration constante
de mes écrits. Cette dynamique a un effet direct puissant sur ma motivation et
j’en suis profondément reconnaissante.
Qu’est-ce
que vous aimez le plus dans ce statut ?
La liberté. Les rencontres vraies, qui
marquent jusqu’à parfois faire changer de perspective, qui ouvrent l’univers
des possibles. L’aspect autodidacte, qui pousse à toujours mieux faire. L’empathie,
que j’ai pu retrouver chez d’autres auteurs autoédités, un trait d’humanité qui
me tient tant à cœur qu’il est l’un des thèmes centraux de Cosmogonies. Enfin,
le fait d’être le moteur actif de tous les aspects de la vie du livre est
épuisant, mais incroyablement gratifiant.
Comment
fais-tu pour diffuser autour de toi l’idée que l’autoédition n’est pas
seulement le choix par défaut des « mauvais » auteurs ?
On juge l’arbre à ses fruits. Ainsi,
j’essaie de faire découvrir des livres autoédités le plus possible autour de
moi. Les gens se méfient un peu de ce qu’ils ne connaissent pas, mais à chaque
livre excellent qu’ils découvrent, ils s’ouvrent un peu plus au monde de
l’autoédition.
Je multiplie les opportunités de rencontre
en salon et en librairie pour faire passer ce message.
Pour
finir, une petite anecdote ?
Cosmogonies est sorti en Novembre dernier,
il y a tout juste 6 mois – c’est donc assez récent. Mes collègues de travail
ont découvert que j’étais auteur le mois dernier, en apprenant que j’exposais
au Salon Fantastique à Paris (début Mai), puis au Salon de l’autoédition à Pierre
Bénite (le weekend dernier). Ils m’ont pressée de questions, jusqu’à ce que je
leur dise le nom de mon livre. Puis, ils se sont tus, absorbés sur leurs
ordinateurs. J’ai pensé qu’ils avaient simplement repris à travailler et je
suis partie me chercher un café.
En revenant, j’ai pu voir leurs écrans en
passant : ils étaient tous en train de lire l’extrait Google de
Cosmogonies ! J
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